23 mai 2016

Par où commencer ? De la montagne ardéchoise jusqu'au Rhône

Par où commencer ? Hormis quelques lieux emblématiques, puisés à la source de mes expériences vécues ou fantasmatiques, je ne sais pas où je vais. J’ignore jusqu’à la date à  laquelle ce nouveau périple s’achèvera. J’ai mis de l’ordre dans mes affaires, procédé à une étude comparée et néanmoins fastidieuse (et probablement illusoire) des différents modèles de tentes, de sac à dos et de vêtements thermiques, écumé sur internet, deux mois durant, les forums sur l’art de bien choisir ses chaussures de randonnée, décortiqué les bancs d’essai des nouveautés des maisons Fujifilm, Sony et Olympus en matière de photographie digitale… Me voici fin prêt pour affronter le froid et la chaleur, avaler les kilomètres sur tous types de terrains, tirer le portrait de beaux inconnus, et au final, me voici gare de Lyon à scruter le tableau des départs… Le train pour Nîmes partira de la voie 13. A Nîmes, où une manifestation contre la réforme du code du travail provoque la suppression du train de Mendes qui devait me déposer à La Bastide-Saint-Laurent-les-Bains, me voilà aiguillé sur un convoi de substitution, à destination de Clermont-Ferrand qui, fort heureusement, passe également par La Bastide-Saint-Laurent-les-Bains. De fait, j’ai fait de cette minuscule localité isolée aux confins départementaux de la Lozère et de l’Ardèche mon point de départ, sachant que où que l’on aille, il y a nécessairement un point de départ. Partir à point me paraît finalement autrement plus satisfaisant et raisonnable que tous ces préparatifs qui s’avèreront sans doute bien superfétatoires à l’épreuve du terrain.
La Bastide n’est pas précisément le commencement, mais ce bourg de 200 habitants à l’année, desservi par la ligne de chemin de fer qui relie Nîmes à Clermont-Ferrand, permet d’accéder aisément à l’abbaye Notre-Dame-des-Neiges, une trappe installée dans ce cadre sauvage et verdoyant des Cévennes ardéchoises depuis plus d’un siècle et demi.  J’y suis venu pour la première fois il doit y avoir une quinzaine d’années, et y suis revenus peut-être à dix reprises, sans jamais me lasser des étendues boisées, des villages à moitiés abandonnés, des âpres causses, des châtaigneraies, de ce pays dépeuplé rendu à une sorte de solitude minérale. L’abbaye est citée par Stevenson dans le célèbre récit de sa traversée des Cévennes, et il y fit étape. Mais son principal titre de gloire est d’avoir abrité Charles de Foucauld. Et puisqu’il fallait bien partir de quelque part, c’est la figure de Charles de Foucauld qui m’a guidé, à nouveau, jusqu’ici.
Charles Eugène, Vicomte de Foucauld de Pontbriand, appartenait à la noblesse d’épée. Saint-Cyrien à 18 ans, il entame une carrière militaire quelque peu contrariée par son penchant pour la bamboche, la fantaisie, les filles… C’est d’ailleurs pour d’être arrogé le droit, alors qu’il est affecté à Alger, d’emmener avec lui une liaison amoureuse, qu’il est traduit en justice devant un tribunal militaire et relevé de son affectation. De retour en France, il apprend que son régiment est engagé dans l’étouffement d’une insurrection en Tunisie. A sa demande insistante il est renvoyé en Afrique du Nord, dans le Sud-Oranais. Cette nouvelle affectation assoit sa fascination pour l’Afrique et après de brillants états de service, il démissionne de la fonction militaire et entame une carrière d’explorateur qui l’amènera à sillonner, en compagnie d’un rabbin avec lequel il s’est lié d’amitié, Mardochée Abi Serour, le Maroc interdit, de juin 1883 à mai 1884. La valeur scientifique de cette expédition lui vaut la médaille d’or de la Société de Géographie, mais ce n’est pourtant pas vers à carrière d’explorateur que Charles de Foucauld se consacrera. De retour à Paris, il reçoit l’illumination avec le concours du vicaire de l’église Saint-Augustin, l’abbé Huvelin. Charles de Foucauld va alors séjourner dans plusieurs trappes, dont, en 1890, celle de Notre-Dame des Neiges,  la plus haute (1 000 mètres) et l’une des plus pauvres de France. Son objectif est d’intégrer la trappe d’Akbès, en Syrie, dirigée par Dom Polycarpe, un ancien abbé de Notre-Dame des Neiges. Après un séjour dans ce lieu isolé, il rejoint, en 1897, Jaffa puis Nazareth, où il se fait le domestique des sœurs clarisses, vivant dans un cabane, dans un extrême dénuement matériel ? L’idéal de Charles de Foucauld est l’imitation de Jésus Christ. Il compte désormais s’en rapprocher en gagnant le désert. Il rejoint Béni-Abbès, une palmeraie du Sud-Marocain, y ouvre une maison destinée à l’accueil de tous, musulmans, chrétiens, juifs ; pour les libérer de leur état de non-droit, il rachète des esclaves aux tribus nomades. Il fait la connaissance d’Henri Laperrine, commandant de la garnison locale, avec qui il gagne Tamanrasset, au cœur du Sahara. C’est la rencontre avec les Touareg. Après avoir appris l’arabe et l’hébreu pour les besoins de ses précédentes aventures, il se met au Tamahaq, la langue des Touareg du Hoggar, et commence à traduire l’Evangile dans cette langue. Charles de Foucauld noue une amitié profonde avec l’Amenokal Moussa Ag Amastane, chef des tribus du Hoggar, dont il gagne la confiance. En 1911, il séjourne cinq mois sur le plateau de l’Assekrem, dans un petit ermitage isolé de tout. A partir de 1914, la première guerre mondiale a des répercussions dans les colonies françaises d’Afrique. Charles de Foucauld est assassiné par des razzieurs, plus comme représentant de la colonisation française que du christianisme.
Le séjour de Charles de Foucauld à Notre-Dame des Neiges fut bref (sept mois) mais il y laissa une empreinte indélébile. Tout comme, probablement, en Algérie. Son idéal d’ouverture aux autres, son intérêt, mélange d’admiration, de curiosité et d’érudition, pour des peuples farouchement indépendants (et dont il savait qu’il n’avait aucune chance de convertir à ses croyances religieuses), son attirance quasi mystique pour le désert, sa bonté naturelle et désintéressée en font une figure particulièrement attachante et exemplaire. C’était un esprit libre : la congrégation qu’il chercha à créer, qui aurait été ouverte aux laïcs comme aux religieux désireux de partager son idéal d’accueil et d’écoute d’hommes de toutes convictions se heurta aux rigidités de vues de l’époque, et il mourut sans laisser de successeur à ses projets.
Peut-être Charles de Foucauld eut il des prédécesseurs dans semblable entreprise, et sans doute  beaucoup d’individus, sédentaires ou voyageurs, croyants ou non,  se sont-ils inspirés de son approche de l’autre. Débuter une aventure nomade à Notre-Dame des Neiges, où Charles de Foucauld affutât sa voie propre au retour de ses explorations marocaines, c’est un peu se placer sous le patronage d’un libre penseur, en ce sens qu’il sût dépasser la peur de la différence et incarner une forme d’humanisme universel affranchi des partis pris, des écoles et des préjugés. Peu mieux que lui surent incarner cette belle devise : en liberté, je n’offense ni ne crains. Peu importent le commencement, l’itinéraire, la route… L’esprit importe plus ; voyager est une expérience de liberté à nulle autre pareille, qui  invite à se débarrasser de la peur des autres et des ailleurs, à sortir du petit confort intellectuel dans lequel on a nourri sa vision du monde et des étrangers.
Peut-être alors n’est-ce pas un hasard si je fais la rencontre, ce soir, à la maison d’accueil de l’abbaye, d’un couple d’Allemands, Brigitte et Wolfgang, partis quelques jours plus tôt du Puy-en-Velay sur les traces de Stevenson et de Modestine. Ils se débrouillent en Français (le premier voyage de Wolfgang hors d’Allemagne fut, à l’obtention de son permis de conduire, une exploration de la Bretagne en  Citroën deux chevaux, ce qui me le rend d’emblée sympathique) ; il y a six ans, ils ont relié leur ville de Fribourg à Jérusalem, à pied, par l’Autriche, la  Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie, la Turquie, la Syrie et la Jordanie. Les Turcs leur ont fait forte impression par leur incroyable sens de l’accueil ; les Roumains, aimables, sont de piètres indicateurs de route : nulle part en Roumanie on imagine marcher pour le plaisir, et il n’existe aucun sentier balisé, aucune carte d’échelle inférieure au 1:600000 (1 cm pour 6 km), et si d’aventure vous demandez votre chemin à un habitant, il vous indique implicitement le temps pour y parvenir en voiture. Quant aux Syriens, on était à quelques lois de l’éclatement de la guerre civile, l’ambiance était tendue, notre couple de marcheurs était surveillé en permanence. Un conseil de Wolfgang pour les cas où un chien errant se montre un peu trop agressif : faire mine de se baisser pour ramasser un caillou au sol : dans bien des pays où le chien n’est pas qu’un animal de compagnie mais plus souvent un vagabond, il a l’habitude d’être la cible des jets de pierres et comprend tout de suite le danger qui peut suivre le ramassage d’un projectile. La plupart du temps, il file sans demander son reste.
Mes premiers kilomètres me mènent en terres connues pour les avoir parcourues à de maintes reprises : c’est la montagne ardéchoise, ou Haut-Vivarais, terre aux reliefs tourmentés, fragmentés, rocailleux et solitaires. Saint-Laurent-les-Bains, minuscule village blottis au pied d’un cirque montagneux d’où jaillissent des sources chaudes déjà exploitées du temps des Romains, fut sauvé de l’abandon par la reprise, par la Chaine thermale du soleil, d’une activité thermaliste. Plus loin, Borne, 40 âmes à peine, vit dans un superbe isolement, face à une ancienne forteresse dont ne subsiste qu’une tour carrée accrochée à un abrupte rocheux dans lequel elle semble de fondre. Loubaresse, 30 habitants, est installée sur col ouvert à tout vent, à plus de 1 200 mètres d’altitude. J’ai souvenir d’un article publié par le Figaro Magazine, dans les années 1980 peut-être, qui relatait l’épopée des habitants de ce village qui étaient resté complètement coupés du monde pendant 15 jours après de fortes chutes de neige. Le soir, j’atteins le plateau de Montselgue, plus au sud, vaste étendue rocailleuse couverte de genêts où je ne croise, de loin, que quelques vaches. J’avise un bouquet de conifères planté d’herbe et y installe ma tente. Aussitôt en ai-je achevé le montage qu’une averse s’abat sur la zone, venue du massif du Tarnargue réputé pour la violence de ses orages. Avant même qu’il ne fasse nuit, vers 20h30, un violent orage de grêle prend la suite de l’averse. Joyeux début… D’autant que la nuit durant, un vent puissant rabote le plateau, qui rend le rangement de ma tente plutôt périlleux.
Ce jeudi 19 mars, jour 2 de mon expédition, je marche vers le village de Thines, qui perché sur un éperon de grès domine les gorges de la rivière du même nom : c’est un groupe d’une dizaine de maisons en pierre blotties autour d’une vieille église romane du XIIe siècle. Thines s’est inventé une vocation de village des poètes. Des poèmes affichés un peu partout aux murs, aux fenêtres, dont celui-ci, admirable, de Francis Ponge, intitulé « De l’eau »
 …plus bas que moi, toujours plus bas que moi se trouve l’eau. C’est toujours les yeux baissés que je la regarde. Comme le sol, comme une partie du sol, comme une modification du sol.
Elle est blanche et brillante, informe et fraiche, passive et obstinée dans son seul vice : la pesanteur ; disposant de moyens exceptionnels pour satisfaire ce vice : contournant, transperçant, érodant, filtrant.
A l’intérieur d’elle-même ce vice aussi joue : elle s’effondre sans cesse, renonce à chaque instant à toute forme, ne tend qu’à s’humilier, se couche à plat ventre sur le sol, quasi cadavre, comme les moines de certains ordres.
Toujours plus bas : telle semble être sa devise : le contraire d’excelsior.
Le 4 août 1943, alors qu’un groupe de résistants s’était réfugié dans les parages avant d’être dénoncé, un détachement de soldats allemands monta jusqu’à Thines. Ils fusillèrent trois innocents qui avaient pour seul tort de ne pas révéler l’endroit où se cachaient les résistants, lesquels furent rattrapés au hameau de Tastevin, tout près de Thines, et exécutés. Un seul en réchappa sur les sept. Un monument en grès d’Ardèche entretient la mémoire de cet épisode tragique, au point haut du village.
Je décide de passer le reste de ma journée ici, à Thines, au gîte communal dont je serai le seul occupant cette nuit. Rares instants : la venelle aux dalles inégales qui perce, rustique, entre les murs de schiste, mille-feuille minéral qui accroche les rais de lumière parvenant jusque-là ; les fenêtres minuscules avec des voiles un peu crasseux ; le cimetière, balcon céleste qui scrute les gorges enserrées dans le corset de versants abrupts couverts de garrigue et de châtaigneraies ; les sépultures, très sobres, affichent des naissances qui remontent au XIXe siècle, les noms des défuntes sont Victorine, Zoé, Pascaline… Et puis contre le cimetière, il y a cette grande volée de marches un peu usées, à l’ombre d’un grand marronnier,  qui mènent au portail sidérant de beauté avec son linteau où est représentée la Cène. A l’intérieur, un espace simple, assez ample, avec des arcs en plein cintre qui alternent les claveaux blonds et ocres, et le chœur avec sa grande voûte en cul-de- four.
Parmi les sept habitants que compte Thines tout au long de l’année, il y a Marie, une Bretonne originaire de Saint-Renan, et Georgeline,  surnommée Joe, qui a navigué d’Angers à Nantes et encore d’autres régions de France avant de venir se fixer ici : elles tiennent une auberge où sont servies des tartes à la châtaigne et des assiettes de charcuteries ardéchoises. Au mur de la salle du haut, cantine rustique  avec de grandes tables en bois et une vaste cheminée, sont affichées pêle-mêle une bonne centaine de cartes postale de grands voyageurs ou de simples randonneurs qui sont venus se restaurer ici. Il y a celle de ce Breton qui a marché de la pointe Saint-Mathieu à Toulon, dans le seul but d’aller rendre visite à sa famille ; ou encore cet Allemand qui a parcouru l’intégralité du GR4, qui va de Royan à Grasses, en passant par Thines : son autoportrait, pris devant le panneau « Grasse » à l’entrée de la ville, figure au mur des visiteurs de l’auberge.
En allant Thines aux Vans, on s’extrait de la montagne ardéchoise pour gagner la basse vallée du Chassezac, une rivière venue des hauteurs de la Lozère. Au centre des Vans, trône une statue assez monumentale de la gloire locale, un certaine Léopold Ollier, présenté comme le père de la médecine orthopédique moderne. Mon itinéraire me mène rapidement vers des paysages plus méditerranéens : le chêne vert s’impose, les rangs de vignes occupent les fonds plats des vallées, la tuile-canal a remplacé la lauze. En quelques heures de marche, j’ai l’impression d’avoir changé d’univers. Les gorges de la basse vallée du Chassezac zigzaguent entre de hautes falaises calcaires, dont le GR4 suit le rebord sur quelques centaines de mètre, rive droite. L’érosion karstique a modelé des lapiaz, creusé des diaclases qui donnent à ce paysage une note fantastique. La plupart des marcheurs que je croise sont allemands ou anglais. Dès que je quitte la zone des gorges, plus personne…
Au quatrième jour de marche, les ampoules que j’ai eu l’imprudence de laisser se former sous mes pieds sans en anticiper le développement me contraignent à faire halte dans la première ville où je pourrai trouver une pharmacie : Vallon-Pont-d’Arc, qui a peut-être été une bourgade assez tranquille avant que d’être littéralement envahie par des marchands de paréos, de lunettes de soleil, de babioles artisanales de plus ou moins bon goût, de restaurants plus ou moins recommandables, et une armée d’officines touristiques dont le seul but est d’embarquer les visiteurs dans un kayak afin de créer des embouteillages de kayaks sur l’Ardèche, qui baigne les alentours. Je trouve refuge sur la place de l’église qui, bien qu’à quelques pas de ce barnum un peu criard, jouit d’une solitude remarquable. Jusqu’à ce qu’un quatuor de boulistes distingués investisse le lieu avec une bonne réserve de bières. Extraits : « Ah… tu as une belle analyse de la partie ! » ;  « Putaing ! J’y crois pas… j’ai le bras qui dévie vers la droite ou quoi ? » ;  « Aaahhhhh… mais quelle chagatte tu as ! C’est à peine croyable une telle chagatte ! »
Le parcours entre Vallon-pont-d’Arc et Pont-Saint-Esprit traverse des plateaux calcaires assez monotones, couverts de formations basses où le buis, très abondant, dégage ce parfum assez particulier qui me ramène vers des souvenirs d’enfance et, je ne saurais dire pourquoi, l’image d’un lieu à l’abandon. Curieuse et souvent inexplicable correspondance entre les odeurs et les images qu’elles évoquent. Entre La Bastide de Virac, superbe village dominé par un château fortifié, et Aiguèze, accrochée au-dessus de la basse vallée de l’Ardèche, je ne croiserai, sur une vingtaine de kilomètres, pas âme qui vive, à l ‘exception d’un jeune couple cheminant avec un cheval de bât et un enfant en bas âge que l’homme porte dans son dos, sur un porte-bébé. Quelques mots échangés et je reprends une marche un peu ennuyeuse le long de chemins caillouteux.
Je décide de prendre du repos, le temps que mes ampoules, qui me rendent la progression douloureuse, cicatrisent. Ayant perdu le fil du GR4 à l’approche de Pont-Saint-Esprit, je me retrouve sur un axe départemental, à cinq kilomètres de la ville, très fréquenté par les autos. Je me décide alors à entreprendre une pratique qui sera une grande première pour moi, l’auto-stop. Bien m’en prend, je n’attends pas trois minute qu’un couple de jeunes gens, Yann et (… j’ai oublié le prénom de sa compagne), remontant de Barjac vers Lyon, me dépose dans le centre-ville. La journée fut un peu morose, mon moral n’était pas au beau-fixe ; la vie du marcheur au long cours va ainsi : des hauts et des bas, pas nécessairement topographiques. Et il suffit souvent d’une rencontre, d’un contact humain, parfois même très bref, pour redonner du baume au cœur. C’est le cas avec ce très sympathique couple qui se reconnaîtra.
Je trouve assez rapidement l’hôtel du Commerce, situé en plein centre-ville, où je vais prendre un peu de repos. Là encore, la chance me sourit, les jeunes gérants, un Gardois et une Auvergnate, intéressés par mon entreprise de voyage au long cours, m’accueillent chaleureusement et décident de m’offrir un plateau-repas.
Moi qui aime et cherche la solitude, je ne peux nier pour autant le plaisir que procure ce genre de rencontre, simple et spontanée, au terme d’une marche harassante. 

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